Dans The Power (of) The Fragile Mohamed Toukabri met deux corps en scène : un jeune corps puissant et un vieux corps fragile. Le sien et celui de sa mère. Au milieu d'une terre désolée, il en prolonge les bords afin de transmettre leurs souvenirs à l'avenir. La performance est un traitement poétique du cycle naturel de la vie et de la mort. Une tentative de révéler des archétypes visuellement, plutôt que littéralement ou théoriquement.

Après avoir mis en scène son histoire personnelle dans sa performance solo, Toukabri désir maintenant investir une autre dimension de la création, celle où les matériaux visuels et auditifs soutiennent l'apparence physique des corps d'un homme et d'une femme, d'un enfant et d'une mère. Toukabri s'interroge sur ce qu'est un espace sécurisé et affirme que la réponse est l'utérus, un lieu qui se situe au-delà de tous concepts ou théories. Différents tableaux représentant le cycle de la vie (enfance, jeunesse, âge adulte, vieillesse, corps mourant) ainsi que des figures symboliques, telle la déesse, emmèneront le public dans un voyage visuel futuriste.

Toukabri se confronte au memento mori. Ce faisant, la notion de poids devient poignante. Le fait de porter du poids, de construire du poids, de traîner du poids, d'équilibrer le poids et de rechercher la puissance mentale du poids va alimenter le développement scénique. Le tout interprété par deux corps en continuelle transformation, sur un paysage sonore dense, accompagnés de références à la nature, de musique avant-gardiste et sacrée, de lieux religieux et d'espace extérieur.