Aux Philippines, les concours de beauté pour transsexuel-le-s sont un gros business. Joshua utilise la chorégraphie pour explorer ce que cette (sub)culture peut nous apprendre sur le genre, l'identité, les politiques de la beauté et les passés coloniaux enfouis.

Les Philippines détiennent un véritable record dans le domaine des concours de beauté internationaux, avec pas moins de quinze victoires dans des compétitions telles que Miss Univers, Miss Monde, Miss Terre et Miss International. Les concours de beauté sont une affaire tout aussi sérieuse à l'intérieur du pays. La ville de Cebu, par exemple, accueille chaque année le concours Queen Philippines, l'événement le plus important et le plus prestigieux pour les femmes transgenres. Dans MISS, le danseur Joshua Serafin explore la politique, la culture et les pratiques qui se cachent derrière l'industrie de la beauté queer.

En examinant de plus près la rigueur des régimes et des chorégraphies de l'industrie, Serafin jette un regard critique sur les codes de la performativité propres aux concours de beauté transsexuels des Philippines, "où ce qui est queer fait exploser toute catégorisation fixe de la féminité et de la fantaisie.” Serafin a réalisé ce travail à partir d'entretiens avec un certain nombre de "queens" régionales. Il dévoile ainsi non seulement les mécanismes de ces concours, mais aussi les influences religieuses et coloniales qui se font encore sentir aujourd'hui.