À travers l'objet du couteau, TRIEB explore la logique derrière l'action de couper. La capacité de penser rationnellement ou de penser "avec acuité" est ce qui a historiquement séparé l'homme de l'animal et des autres catégories. Lorsque nous disons que quelqu'un a une ouïe ou une vue perçante, le langage naturel montre comment la netteté et la bonté sont utilisées de manière coextensive en référence à la perception. Ainsi, la netteté avec laquelle le couteau tranche la matière ressemble à l'ordre des processus cognitifs qui sont à l'œuvre lorsque nous nous engageons dans notre environnement au moyen de la perception sensorielle.
Tout au long de l'histoire de la pensée occidentale, le corps et l'esprit ont été placés aux extrémités opposées du spectre de la coupabilité - le corps matériel comme infiniment divisible et l'esprit immatériel comme essentiellement indivisible. Le corps "contient" l'esprit et ils sont donc inséparables, même si l'endroit exact où le corps se termine et où l'esprit commence peut être assez flou. TRIEB reprend ce "problème" canonique de la philosophie occidentale et le réexamine à travers la poésie, l'animation et le mouvement.
Dans cette œuvre, Liza Baliasnaja réalise une expérience de pensée dans laquelle l'unité du corps et de l'esprit est remplacée par celle du corps et du couteau. Elle examine ce qui se passe lorsque l'esprit immatériel, qui semble fonctionner comme un couteau, est regardé comme s'il s'agissait d'un objet saisissable doté de qualités physiques spécifiques. Elle demande ce que cela signifie de penser et de sentir comme un couteau et quelles sont les conséquences matérielles de la conceptualisation de la pensée comme une coupe.
La performance propose un voyage de découpage à travers le langage, le corps, le tissu et le papier qui découvre et ouvre le potentiel d'un ordre inhabituel des choses, d'une incision et de l'insertion d'un nouveau sens. TRIEB, qui signifie pulsion, désir et instinct en allemand, devient la force derrière l'esprit-couteau qui veut tester et couper tout ce qui se trouve sur son chemin, y compris le sentiment de soi.
Conception et performance: Liza Baliasnaja Son: Jokubas Cižikas Conseil artistique: Stefan Govaart, Alissa Šnaider and Laura Stellacci Animation: Liza Baliasnaja together with Federico Vladimir Strate Pezdirc Costumes: Laura Stellacci Scenographie: Liza Baliasnaja, Machteld Lambeets and Laura Stellacci Avec le soutien de: Lithuanian Council for Culture Coproduction: Workspacebrussels and Kunstencentrum BUDA Résidences: Kanuti Gildi Saal, Workspacebrussels, Kunstencentrum BUDA, Kunstenwerkplaats, Theatre Balsamine